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Au Salon du livre du Saguenay – Lac-Saint-Jean


«…nous allons en voyage, nous partons aujourd’hui, qu’elle m’a dit, comme si c’était évident…» Rose Brouillard, le film, p.66.

Je pars. Toute la fin de semaine. Comme un pêcheur devenu touriste presque par mégarde, pour faire plaisir à l’amoureuse. Mais cette fois, je pars seul. Ou alors, je pars avec Rose. Rose à mon bras. Je referai le voyage avec elle. Mais c’est sur mes pas que je reviendrai. Sur mes pas à moi.

Je pars, toute la fin de semaine, et pas qu’avec Rose. Il y aura Pierre Saint-Pierre, aussi. Pourquoi pas? Il me suivra, encore, comme il me suit toujours. Car

«Aujourd’hui, Pierre, vous vous faites beau. C’est notre heure, aussi, je vous amène avec moi. Je ne sais pas quand nous reviendrons. Nous allons faire un voyage.»

En fin de semaine, j’amène mes vieux avec moi, mes vieux adorés. Rose, mon choeur de fleurs, le bedo Vigneault, Pierre, Fraser, et toute la compagnie. On s’en va au Salon du livre de Saguenay. J’aurai à ma table Rose Brouillard, le film, aussi Nos échoueries. Et bien sûr, le petit premier, mon recueil de poésie intitulé Des champs de mandragores, dont il devrait rester quelques rarissimes exemplaires.

J’ai hâte. De retrouver la Peuplade. La faune des auteurs ramassés là. Les quelques lecteurs qui se pointeront au rendez-vous.

Dédicaces:

Le 29 septembre
de 10h à 13h
Stand 90

Le 30 septembre
de 10h à 11h
Stand 90

Entrevue: la radio du livre du Saguenay – Lac-Saint-Jean

Le 30 septembre
de 12h à 12h30
Place des médias

Et je flânerai sans doute dans les parages pendant le Salon, espérant avoir le plaisir de vous y rencontrer.


Meurt d’abord le dire


J’ai invité Arcade Fire pour le dîner.  Accoté à ma table de travail, les yeux toujours rivés à l’écran, je pique de la fourchette dans une salade de coquilles au jambon et aux melons. Le soleil perce quelque part en arrière-scène et fait des flèches dans le paysage glacé du mont Jacob. Winter For a Year me donne des frissons.

Je suis privilégié. Pas seulement pour cet instant de calme bonheur. Je repense à cette soirée d’hier qui fut en tous points parfaite. Une rencontre poétique comme on en vit peu. La plus belle soirée de poésie que j’ai pu vivre jusqu’ici. Un moment que je n’oublierai pas de sitôt.

Tant que la vie me laissera un peu de mémoire, c’est promis.

Je dois me sentir à peu près comme Plume quand il a écrit Jonquière, la bière en moins. J’ai envie de remercier toute la gang d’impro de Dominique-Racine, et leurs amis présents, et les organisateurs de ce moment de bonheur. J’ai eu bin du fun à Dominique-Racine. Bin du fun.

Votre écoute attentive, votre intérêt, vos questions toutes pertinentes, vos numéros, vos lectures, votre attitude… J’ai aimé voir que vous étiez là pour vous amuser. Des jeunes qui s’amusent avec les mots et la poésie, c’est grandiose. Vous étiez beaux à voir. Beaux à entendre.

Et dans l’écho de ma dernière lecture, quand vous avez répété avec moi les derniers vers, vous m’avez donné de ces frissons qui changent une vie.

N’oubliez jamais: ouvrez grand la gueule! Parce que…

avant que cesse la respiration,
meurt d’abord le dire

meurt d’abord le dire

et en écho que l’on sache

meurt d’abord le dire

(Des champs de mandragores, p.98)

Ne laissez pas mourir le dire!

 


L’inquisitoire


Je réponds ici à quelques questions qui m’ont été posées dans le cadre d’une recherche pour un dossier dans une revue.

J’aimerais que tu me parles de l’inspiration qui se trouve derrière ce village, Ste-Euphrasie, que tu décris dans Nos Echoueries.

Pour toutes sortes de raisons, j’ai déménagé vraiment très souvent au cours de ma vie. Ça influence évidemment la perception que j’ai du paysage et le rapport que j’entretiens avec les lieux du quotidien. Je n’ai pas beaucoup d’attaches, ni de racines très profondes…

Dans mon parcours, il y a toutefois une parenthèse calme où j’ai vécu dans un petit village de bord de fleuve, Saint-André de Kamouraska. J’y ai passé quelques années en petit gars qui prend un peu plus de liberté  et de certitude sans toutefois perdre cette propension au rêve et au jeu qui caractérise l’enfance. Avec des amis, j’ai véritablement exploré les alentours, cartographié la montagne, les champs et les marais. Saint-André est un petit village, mais c’était un grand terrain de jeu.

Quand j’ai voulu écrire Nos échoueries, je ne voulais pas parler de moi – c’est une histoire qui n’a pas grand chose de biographique – mais je voulais qu’il y ait une vérité dans l’émotion. Alors j’ai fait l’exercice d’un retour aux sources en retournant à Saint-André. Et là-bas, j’ai eu la surprise de voir que la maison de mon enfance, de laquelle je rêve encore parfois la nuit, était à vendre. Je ne l’ai pas achetée, ni même revisitée, mais l’émotion était suffisante.

De fil en aiguille, l’histoire s’est nourrie de ce que j’ai retrouvé là-bas, et de ce qui s’est perdu depuis. De quelques faits divers, aussi. Dont l’incendie du vieux foyer qui avait laisser un trou immense dans le paysage et dans la communauté.

Sainte-Euphrasie de l’échouerie n’existe pas. Mais si on pouvait en prendre une photo, le village ressemblerait assez fidèlement à Saint-André – pour ce qui est du décor, des paysages, pas de l’histoire. Mais j’en ai fait ce que je voulais… J’étais plutôt dans un rapport poétique au paysage, vous en conviendrez. Je n’ai pas grand intérêt pour un quelconque réalisme.

Est-ce que tu te considères un auteur régional, ou est-ce que tu es fatigué que les médias utilisent ces termes, région, terroir, pour définir tout ce qui se passe hors des grands centres?

Mon décor est tapissé des plus beaux paysages – montagnes, rivières, il ne manque que le fleuve. Je suis un contemplatif (c’est d’ailleurs très évident à la lecture de mon roman). J’ai besoin d’être entouré par la beauté, ce que m’offre la région. Et rien ne m’empêche de faire quelque voyage culturel à Montréal quand l’envie me prend. Ce n’est pas la porte d’à côté, mais ça fait partie de la game.

À ma connaissance, on ne m’a jamais présenté comme un auteur régional. Et je ne suis pas certain que les termes région ou terroir s’appliquent à une oeuvre parce qu’elle a été écrite en région. C’est une question, il me semble, de thématique. J’ai choisi de parler de la dévitalisation des villages de bord de fleuve, une réalité toute régionale. En ce sens, si on me disait que mon roman en est un de terroir, ce ne serait absolument pas insultant pour moi. À condition qu’on s’entende que ça n’a rien à voir avec Trente Arpents, Le Survenant, etc. Je ne glorifie pas la campagne. Je la dépeins avec ses beautés et ses travers.

Est-ce que c’était important pour toi de publier à la Peuplade plutôt que, disons, chez Boréal ou alors Québec Amérique ou toutes autres maisons d’édition montréalaises?

C’est une histoire d’amour qui me lie à La Peuplade. Je suis effectivement tombé en amour avec cette maison qui prenait le parti de la liberté et de la poésie lorsque j’ai lu Ma guerre sera avec toi, de Mylène Bouchard. J’avais fait une chronique à ce sujet à l’époque.

La poussière est retombée, puis un jour, sur mon blogue personnel, j’avais glissé un mot sur un projet d’écriture en chantier. Simon-Philippe Turcot, qui me lisait régulièrement, m’a alors envoyé un courriel pour me faire part de son intérêt à lire ce que j’avais fait. J’ai terminé mon projet pendant un voyage à Lyon. C’était Des champs de mandragores.

J’ai beaucoup apprécié mon expérience d’édition avec La Peuplade, le discours de la maison d’édition, et l’ambiance familiale qui existe entre les auteurs et les éditeurs. J’ai aimé le fait de participer à un projet naissant aussi prometteur. Ça n’enlève rien aux grandes maisons d’édition. Mais quand est venu le temps de mettre sous pli le manuscrit de Nos échoueries, je n’ai pas pensé une seconde l’envoyer à une autre maison d’édition. Pour moi, c’était un roman qui devait trouver sa place dans le catalogue de la Peuplade.

Je n’ai pas d’entente d’exclusivité – j’ai d’ailleurs publié un recueil de poésie aux éditions Trois-Pistoles en septembre dernier, Vers-hurlements et barreaux de lit, dont le discours était plus proche de la ligne éditoriale de la maison de Victor-Lévy Beaulieu. Mais mon rapport avec La Peuplade demeure particulier.

Je n’ai pas seulement été édité à La Peuplade, je fais partie de la famille.

Quelles contraintes y a-t-il à écrire en région? Et avantages?

Je ne crois pas qu’il y ait de contraintes particulières. On peut écrire de partout. Ça me coûte juste un peu plus cher d’aller à la grande bibliothèque (BAnQ) pour faire mes recherches. Mais en même temps, quand j’y vais, c’est un voyage exclusivement pour ça. Ça se transforme généralement en une fin de semaine de recherche et création. C’est bon pour l’écriture.

Ta région t’inspire-t-elle des thèmes en lien avec elle?

Jusque là, c’est plutôt le bas du fleuve qui m’a inspiré. Mais actuellement, je jongle avec un texte qui pourrait être beaucoup plus urbain. J’ai envie de crasse, de suie, de béton et de bitume, de bruit, de frénésie. Mais le décor tarde à se fixer, contrairement à l’histoire. On verra.

D’un point de vue promotionnel, est-ce que tu arrives tout de même à tirer ton épingle du jeu, avec toute la couverture médiatique dont bénéficie les auteurs montréalais?

Je pourrais difficilement me plaindre. J’ai eu une belle couverture médiatique, à la fois dans les médias nationaux (Devoir, Presse, etc.), ainsi que dans les médias régionaux (dans la région de Saguenay, mais aussi dans le bas du fleuve où les gens ont accueilli mon livre de belle manière). Tout ça grâce au travail d’une maison d’édition installée à Chicoutimi qui assure une présence partout, mais aussi grâce à Dimedia qui croit à la Peuplade.

Puis, avec les moyens de communication que nous avons à notre disponibilité, plus rien n’est impossible, aujourd’hui.


Lancement de VH&BL, et hommage à la fondation En Coeur


Voilà, c’est cette semaine qu’aura lieu le lancement de mon troisième livre, Vers-hurlements et barreaux de lit (poésie, couverture de Cindy Dumais) paru aux éditions Trois-Pistoles. Une plaquette bien imparfaite, mais prête à être partagée. Il aura fallu me coltailler pas mal avec mes émotions pour arriver à le montrer au monde. Mais maintenant, c’est fait. J’assumerai l’émotion. Je ne serai jamais plus prêt que maintenant, j’imagine.
Ceux qui voudraient venir me serrer la pince pourront le faire le 23 septembre, dès 19h30, au Café-Théâtre Côté-Cour, et profiteront d’un prix spécial de lancement, alors que le livre sera vendu exceptionnellement 15$. C’est avec grand plaisir que je vous y accueillerai.
Des représentants de la Peuplade seront aussi présents sur place pour vous offrir mes deux précédents livres, Nos échoueries (roman, couverture de Simon-Pier Lemelin) et Des champs de mandragore (poésie, couverture de Julien Boily).
Les documents officiels diffusés pour le lancement de Vers-hurlements et barreaux de lit:

Communiqué
Pour diffusion immédiate
            «Un enfant sur cent naît avec une malformation
ou une maladie cardiaque.»
Fondation En Coeur
 

Objet : Lancement d’un livre de Jean-François Caron aux éditions Trois-Pistoles

Jeune auteur originaire de La Pocatière, Jean-François Caron propose aux éditions Trois-Pistoles un nouveau recueil de poésie bouleversant traitant de l’amour filial et de l’espoir tourné vers les générations à venir. Le lancement aura lieu le 23 septembre à 19h, au Café-théâtre Côté-Cour.
Dans Vers-hurlements et barreaux de lit, le poète s’inspire de la malformation cardiaque de son fils pour traduire poétiquement le regard d’un père impuissant posé sur le corps malade de son fils. Cette troublante émotion qui l’habite trouvera des échos dans la souffrance des peuples penchés avec lui sur les générations qui suivent. Dans ce petit corps malade qu’il embrasse et berce avec le lecteur, c’est le combat d’un peuple qui fait rage, porté par l’espoir. À la fois un témoignage senti, un riche élan poétique et un vibrant appel humaniste.
Vers-hurlements et barreaux de lit, de Jean-François Caron, 95 pages, 2010. Avec une œuvre originale de Cindy Dumais en couverture.
Source :
Éditions Trois-Pistoles
Pour communiquer avec l’auteur ou recevoir un exemplaire (numérique ou physique) de l’ouvrage :
Jean-François Caron
redaction.champdemines(a)gmail.com
418.696.2866
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Biographie de l’auteur
Né à La Pocatière en 1978, Jean-François Caron vit et travaille aujourd’hui à Saguenay. Il est détenteur d’une maîtrise en études et création littéraires à l’Université du Québec à Chicoutimi depuis 2008.
En 2005, il abandonnait ses fonctions d’enseignant en français au secondaire pour devenir rédacteur en chef de Voir Saguenay/Alma. Il agit depuis comme rédacteur pigiste, collaborant régulièrement avec d’autres publications, dont Lettres québécoises, Vie des arts et Le Sabord. De plus, il rédige plusieurs livres d’artistes et catalogues d’exposition, dont certains sont publiés aux éditions d’art Sagamie.
En 2006, Jean-François Caron publiait son premier recueil de poésie aux éditions La Peuplade, Des champs de mandragores. En 2010, c’est son premier roman que Caron voyait publié, toujours aux éditions La Peuplade. Intitulé Nos échoueries, le livre a aussitôt su séduire la critique, qui reconnaît la signature particulière de l’auteur. En septembre de la même année, c’est son deuxième recueil de poésie que publie Caron, cette fois aux éditions Trois-Pistoles: Vers-hurlements et barreaux de lit.
Depuis plusieurs années, Caron est aussi très actif dans les soirées de poésie de sa région d’adoption où il fait des lectures publiques remarquées.
Pour contacter l’auteur :
redaction.champdemines(a)gmail.com
418.696.2866


Remerciements de l’auteur
L’auteur désire profiter du lancement de son deuxième recueil de poésie pour faire quelques remerciements :
«Je tiens remercier toute l’équipe de cardiologie du Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL) ainsi que la fondation En Cœur. Leur professionnalisme et leur soutien sont des baumes pour le cœur des parents dont les enfants sont atteints de troubles cardiaques.
Merci à Cindy Dumais, qui signe la couverture du livre Vers-hurlements et barreaux de lit. Sa sensibilité a su traduire l’indicible émotion qui se dessinait derrière la trame poétique de mon recueil. Merci, aussi, à Judith Langevin, qui a bien voulu assurer la révision linguistique du projet.
Enfin, et surtout, merci à mon amoureuse, sans qui je n’aurais pas trouvé la force de traverser toutes ces épreuves, ainsi qu’à Matisse, pour la compréhension dont il a toujours fait preuve.
Enfin, salut Damir, mon petit lion du nord. Merci pour tes leçons de courage.
Pour contacter l’auteur :
redaction.champdemines(a)gmail.com
418.696.2866
Pour connaître la fondation En Cœur :


Statistiques en bref
       Les malformations du cœur sont 20 fois plus courantes que la fibrose kystique, et au moins 10 fois plus communes que la leucmie et le cancer chez l’enfant.
       Parmi les enfants atteints de malformation cardiaque, 1 sur 10 n’atteindra pas l’âge adulte. Toutefois, il y a de l’espoir. Au Québec, 400 chirurgies cardiaques sont réalisées annuellement et le taux de réussite est de 97 %.
       Les maladies cardiaques infantiles génèrent plus de 20 000 visites en clinique par année.
Ces statistiques sont issues du site Internet de la Fondation En Cœur, qui a déjà apporté chaleur, écoute, réconfort, soutien, compassion et espoir à quelque 5000 familles.


Biographie de l’artiste

Cindy Dumais, qui signe l’œuvre à la couverture du recueil de poésie Vers-hurlements et barreaux de lit de Jean-François Caron, est une artiste professionnelle qui vit et travaille à Chicoutimi.
Née au Lac-Saint-Jean en 1978, Cindy Dumais s’installe au Saguenay après des études en enseignement et en art. Suite à l’obtention de sa maîtrise en 2004, elle est chargée de cours pour l’Université du Québec à Chicoutimi.
Elle enseigne actuellement la pratique des arts au Cégep de Chicoutimi et continue ses recherches en atelier. Ponctuellement, sa pratique interdisciplinaire se manifeste par des projets d’exposition, individuels et collectifs. 

Dumais tient aussi le double rôle d’auteure et d’éditrice, avec la maison d’édition La Clignotante, où ont été publiés Encrées sur l’asphalte (2004), Os brûlé (2005) en collaboration avec Michaël La Chance, CHUTE (2006) et le recueil de poésie de Martin Rodolphe Villeneuve, La longue marche (2007). Elle travaille actuellement sur un manuscrit, Métabole noire, qui tente de faire se rencontrer l’essai, le roman et la poésie.


Nos échoueries, premier rendez-vous


Premier rendez-vous avec Nos échoueries. Il sort à peine de chez l’imprimeur, on le croirait encore tout chaud. 

J’étais déjà excité lors de la publication de Des champs de mandragores. Mais un premier roman, c’est quelque chose.
Comme un rêve de p’tit gars.