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Ainsi meurt un village


On veut connaître le nombre. Des morts. Des blessés. Mettre un signe de piastres sur le désastre. Mais on ne sait pas à quel point un tel événement aura de graves répercussions dans le village.

Je pense à toi, L’Isle-Verte. Parce que j’ai encore tous ces incendies de coincés dans le travers du coeur.

«Le foyer se sera enfin montré sous son vrai jour, vieille bête hurlante, fumante, suante, prête à tout dévorer. Il n’aura pas recraché tous les corps des cinquante-huit vieillards qu’il gardait captifs, ayant englouti quelques-uns d’entre eux en refusant de s’éteindre. Le spectacle tragique d’une boite de carton mou dans laquelle on aurait enfermé à la fois un brasier et de vieilles âmes déjà brûlantes d’amertume pour l’alimenter.

(…)

Autour de moi, on ne sourit pas. On ne pleure pas. Le combat fait rage, encore, mais la bête montre de plus en plus de faiblesse. On sait déjà qu’en battant en retraite, elle a pris avec elle quelques proies. On se demande ce qui se passera ensuite. Quand les pompiers auront laissé derrière eux un tas de cendres et de matériaux calcinés, un fouillis de tiges de métal tordues, d’éclats de verre cassé, de pierres brisées et de tuyaux fondus. Quand il ne restera debout qu’une tour imprenable faisant le guet sur les décombres, la cage de l’ascenseur immobilisé, devenu inutile, qui ne sentira plus ni le vieux, ni les médicaments, qui ne capturera plus l’air mais l’enfermera, qui puera la suie mouillée, la crasse enfumée et le jus de pierre sale.

(…)

On se demande ce qui se passera ensuite.

(…)

Quelle autre bête viendra prendre les vieux, se demande-t-on. Plutôt que d’imploser, le village se dispersera. C’est une horde de foyers d’ailleurs qui viendra les enlever, des Caps-Mouraskois, de La Bouteillerie, de Verbois, de Pointe-Sèche. Les vieux ne sont pas là pour rester, il faut qu’ils partent un jour, et s’ils ne peuvent le faire ici, ils trouveront bien un autre endroit. Plus personne ne mourra, à Sainte-Euphrasie-de-l’Échouerie. On ira disparaître ailleurs. Ainsi meurt un village.»

Nos échoueries, p. 137-140.


Salut, l’Acadie


Pour saluer les Acadiens en cette grande journée de fête, voici un court passage de mon premier roman, Nos échoueries, où je relate l’arrivée de certains d’entre eux dans le Bas du fleuve. J’y décris et explique cet aménagement très particulier qui a été fait du paysage par les nouveaux arrivants acadiens venus s’établir sur la rive sud du Saint-Laurent, entre La Pocatière et Saint-André-de-Kamouraska, après le Grand Dérangement… Les aboiteaux.

Enfant, je connaissais par coeur les aboiteaux qui coupaient l’horizon de mon village. J’y ai joué, rêvassé, puis un jour, j’y ai écrit.

Alors salut, l’Acadie!

«Les aboiteaux. De ma chambre, je n’ai qu’à jeter un oeil par la fenêtre pour trouver le bourrelet de terre, indélogeable ride dans la face du paysage, couverte d’herbes salées, de spartines, d’oseille, de pattes d’alouettes, d’arroche, de plantain maritime et de fleurs sauvages. Rempart mou et raboteux qui fait partie du décor. Avancée obscène du village sur le territoire du fleuve. Chemin étrange rapprochant l’horizon.

Les premiers Euphrasiens étaient des Acadiens déportés. Qui s’étaient échoués là. Et qui avaient accepté leur sort, pris ce pays pour le leur, refusé le doute. Ce sera ici. Qu’ils s’étaient dit.

Et alors les chevaux. Et les hommes, à la pelle. Et les femmes attroupées. À entasser des pierres. À relever la terre. À creuser, pousser, tirer, verser. Pour les aboiteaux. Pour boire l’eau du fleuve, qu’il ne vienne pas embourber leur nouvelle terre, leur nouveau pays. Qu’il ne vienne pas saler les champs. Qu’il ne vienne pas brûler les récoltes, comme les torches lors du Grand Dérangement. Qu’il ne vienne pas briser à grands coups de glace. Les maisons plantées là. Le pied dans la glaise. Elles aussi.»

(Nos échoueries, éditions La Peuplade, pages 36-37)


Au Salon du livre du Saguenay – Lac-Saint-Jean


«…nous allons en voyage, nous partons aujourd’hui, qu’elle m’a dit, comme si c’était évident…» Rose Brouillard, le film, p.66.

Je pars. Toute la fin de semaine. Comme un pêcheur devenu touriste presque par mégarde, pour faire plaisir à l’amoureuse. Mais cette fois, je pars seul. Ou alors, je pars avec Rose. Rose à mon bras. Je referai le voyage avec elle. Mais c’est sur mes pas que je reviendrai. Sur mes pas à moi.

Je pars, toute la fin de semaine, et pas qu’avec Rose. Il y aura Pierre Saint-Pierre, aussi. Pourquoi pas? Il me suivra, encore, comme il me suit toujours. Car

«Aujourd’hui, Pierre, vous vous faites beau. C’est notre heure, aussi, je vous amène avec moi. Je ne sais pas quand nous reviendrons. Nous allons faire un voyage.»

En fin de semaine, j’amène mes vieux avec moi, mes vieux adorés. Rose, mon choeur de fleurs, le bedo Vigneault, Pierre, Fraser, et toute la compagnie. On s’en va au Salon du livre de Saguenay. J’aurai à ma table Rose Brouillard, le film, aussi Nos échoueries. Et bien sûr, le petit premier, mon recueil de poésie intitulé Des champs de mandragores, dont il devrait rester quelques rarissimes exemplaires.

J’ai hâte. De retrouver la Peuplade. La faune des auteurs ramassés là. Les quelques lecteurs qui se pointeront au rendez-vous.

Dédicaces:

Le 29 septembre
de 10h à 13h
Stand 90

Le 30 septembre
de 10h à 11h
Stand 90

Entrevue: la radio du livre du Saguenay – Lac-Saint-Jean

Le 30 septembre
de 12h à 12h30
Place des médias

Et je flânerai sans doute dans les parages pendant le Salon, espérant avoir le plaisir de vous y rencontrer.


Au-delà des enfarges


Parfois, j’oublie que tout est possible.

Ça se produit généralement au début d’un nouveau projet d’écriture. Quand j’ai le verbe qui se cherche encore un pronom pour savoir à quelle personne il doit appartenir. Je suis alors tellement obnubilé par la besogne de départ (toutes ces questions qu’on croit devoir régler avec précipitation…) que cette conscience de tous les possibles inhérents à l’acte d’écriture m’échappe.

C’est en décembre que j’ai terminé Rose Brouillard, le film. J’ai écrit, depuis, écrit beaucoup. Surtout de la poésie, mais un peu de prose aussi. Sauf qu’il m’aura fallu tout ce temps pour m’en souvenir: tout est possible, Jean-François. Tout est possible, souviens-toi. Rien n’est valable si tu ne t’en souviens pas.

Je le sais, pourtant. C’est ainsi que Nietzsche joue un petit rôle dans Nos échoueries. Et que moi-même, j’en tiens un, en quelque sorte, dans Rose Brouillard, le film. Je m’amuse de cette façon, occasionnellement. J’aimerais le faire plus souvent. Comme avant, quand je n’écrivais que par plaisir. Des histoires débridées aux personnages qui n’avaient rien à faire d’être ou non crédibles. Quand la vraisemblance ne faisait jamais partie de l’équation.

C’était quand je suivais d’instinct mes histoires. Sans me préoccuper de questions narratives, de règles de récit, de jambettes sémantiques et d’enfarges syntaxiques.

Je peux tout écrire. Il suffit que je me le permette. Que je comprenne que c’est nécessaire. Pour mieux comprendre le monde, je veux dire.

Demain, ce sera différent. Je m’amuserai. J’inventerai le monde pour mieux le comprendre. Avec des personnages qui seront aussi vastes que lui.

Demain, j’écrirai encore. Mieux. Si je sais faire le pas sans m’effondrer.


Avant le Jack Side Jazz Band


Je pense: depuis le début, nous savons qu’il s’agit d’un laboratoire théâtral.
Je pense plus loin: dans un laboratoire, tout peut arriver de découvertes surprenantes, d’obstacles imprévus, de fumeuses explosions, de succès inespérés.

Voilà: c’est là que nous sommes rendus. Un imprévu nous oblige à reporter la présentation publique de Pendant le Jack Side Jazz Band, ce laboratoire théâtral autour de mon roman Nos échoueries, jusqu’au printemps prochain.

À moins d’un pépin important, tous les collaborateurs actuels se sont montrés intéressés à poursuivre l’aventure malgré le délai. C’est pour moi une équipe de rêve, vraiment. Luc Perron au conte (!), Pascal Beaulieu à l’environnement sonore, la délicieuse chanteuse et artiste de la performance Sara Létourneau ainsi que le slameur et poète Étienne Provencher-Rousseau au jeu… et bien sûr, ma chère Josée Laporte, la belle, la grande, la convaincante, la passionnée, Josée Laporte, à la mise en espace. C’est très flatteur pour l’ego d’un auteur de voir tout ce beau monde travailler autour de ses mots. Différer la présentation du projet au printemps, ça fait que… eh bien… J’aurai l’ego flatté plus longtemps!

Ce n’est donc que partie remise… Pendant ce temps, je continuerai de voir comment peut évoluer le texte. J’ai leur corps plein la tête quand je relis tout ça. Et c’est beau, et ça goûte bon, et je m’emballe.

J’aurai hâte au printemps. J’en profite d’ici là.


Jouer avec mon corps


J’ai eu une certaine pudeur quand est venu le temps de parler de notre première rencontre. Je me trouvais peut-être trop enthousiaste. Un peu naïf, peut-être. C’était trop beau pour être vrai.

Mais il fallait me voir faire le pître dans le stationnement du Centre culturel du mont Jacob, ce soir, suivant le plus près de la lettre possible ses indications ésotérico-technique pour défaire les noeuds de mon corps. Faire des bah par les tripes, des mah avec tout le corps, soupirer par tous les pores, me secouer, me plier, trouver ce tube qui me traverse pour résonner. Bref, elle m’a fait faire toutes sortes d’exercices normalement réservés aux comédiens. Ceux qu’ils font dans l’antre de la loge, à l’abri des regards, avant chaque représentation. Pour s’ouvrir la voix.

Puis, assis sur le cutter, le paysage à nos pieds, j’ai fini l’exercice en essayant (le mot est faible) de lire à haute voix un texte choisi pour l’occasion. Un genre de défi. De défi pas facile pantoute.

J’écris par les oreilles. Qu’il a écrit. C’est Valère Novarina, le type sur la photo juste là, dans sa Lettre aux acteurs. Écrire par les oreilles. N’est-ce pas là un peu ce que je me tue à essayer d’expliquer aux journalistes quand ils me parlent de mes livres? Quand je dis qu’il faut que ça me traverse le corps… Qu’il faut que je l’entende… Pour savoir si c’est ainsi que je dois l’écrire?

Faque, accroché quelque part dans le ciel du mont Jacob, après avoir essayé de respirer du ventre et de projeter du coccyx, fallait que ce texte là me sorte de tout le corps, un texte que je n’avais jamais lu, jamais compris, jamais imaginé même l’existence. Ça a donné ce que ça devait donner: des fourchures de langue, des envolées incontrôlées, des hésitations et des trébuchements, du beuglage de trop, du souffle perdu au bout du bout du fond du trou du corps, la peur de me noyer dans ma propre salive, quelques moments quasi extatiques (c’est un ex-cel-lent texte, je crois bien qu’il est en train de changer ma vie, c’est pas une farce), et surtout, beaucoup de plaisir. En tout cas, j’ai eu du plaisir. Je pense que c’était partagé.

Pourquoi est-ce que Josée m’a fait faire tout ça? Parce qu’elle ne se contente pas de vouloir travailler avec mon texte. Elle veut que j’y joue. Que je l’incarne.

C’est pour ça que je suis resté silencieux depuis que j’ai annoncé le projet, malgré notre première rencontre. Parce que je n’étais pas certain de vouloir aller jusque là. Parce que je ne suis pas comédien, d’abord, et que je me doute bien que ça paraîtra. Parce que je ne voulais pas qu’on croit que je suis un de ces auteurs qui ne veulent pas laisser aller leur travail: j’ai écrit le roman, j’en fais l’adaptation, et voilà que je voudrais le jouer moi-même? Allons donc, Jean-François. Décroche.

Mais voilà, je n’y étais pas. Il s’agit d’un laboratoire théâtral. Et j’ai beaucoup à apprendre de cet expérimentation: le souffle, le rythme, « la parle » (comme l’écrit Novarina). Le rapport entre le texte et le corps, cette mise en chair qui me fascine… Tout ça pourra nourrir ce que j’écris.

Alors j’embarque. J’ai confiance en Josée. Il faut dire qu’elle sait être convaincante…

Je continue d’écrire de mon bord quelque chose qui commence à prendre forme – mais qui méritera qu’on le brasse un peu. Je pense que ça se développe assez bien. Ce sera beaucoup de travail – le théâtre demande une présence beaucoup plus grande, plus intense, que l’écriture solitaire, qui ne se formalise pas de quelques absences imprévues et momentanées.

Prochaine étape (outre l’écriture): une rencontre de production avec l’essentiel des collaborateurs au projet, dans le lieu qui pourrait bien devenir tout à la fois celui de la création et de la diffusion. J’ai hâte de voir tout le monde. Je pense que je pourrai partager un bout de texte, à ce moment.

On verra.

J’y reviendrai.


Nos échoueries – The Drama Project


Paraîtrait que je pourrais en parler, maintenant. Officiellement, je veux dire. Alors parlons-en.

Le livre est là, sur l’accoudoir du divan. C’est un livre que je connais tellement, de fond en combles, que j’ai lu et relu à plusieurs reprises. C’est normal, j’en conviens: je l’ai écrit.

Je l’ai lu et relu, mais en fait, pas depuis sa publication. Une fois seulement depuis qu’il est devenu un livre. Pour sentir cette émotion étrange d’avoir entre les mains un objet qu’on a soi-même fait, mais qui est devenu bien plus. Puis je l’ai mis avec les autres, non sans une certaine fierté, dans ma bibliothèque. Les autres: je veux dire les miens, bien sûr, mais ceux aussi des Félix, Gilles, Gaston et autres auteurs que j’ai toujours admirés. Il allait là pour s’empoussiérer. Nos échoueries a eu une belle vie, bien au-delà de mes espérances avec le prix qu’il est allé rafler au salon du livre de Rimouski. Normalement, les livres d’aujourd’hui meurent vite et bien. Quelques mois et ils disparaissent. C’est le heurt auquel doit s’habituer tout écrivain.

Le Lady Era

Mais voilà, Nos échoueries refuse de s’enliser. Au baissant, pourtant, comme tous les autres, il a semblé vouloir y rester. Il aurait fait comme la carcasse rouillée du Lady Era à Port-Cartier – il aurait été une image marquante dans ma vie, un souvenir indélébile. Mais voilà que remonte la marée, qu’elle veut l’amener ailleurs…

C’est un projet que nous chérissons secrètement depuis un bout de temps déjà qui voit ses conditions de réalisations enfin rassemblées. Ce que c’est? Nous ferons quelque chose comme une adaptation scénique de Nos échoueries, dont la première ébauche devrait être rendue publique l’automne prochain.

Pour l’instant, nous ne nous attendons pas à une oeuvre finie, mais plutôt à quelque chose comme un laboratoire théâtral qui aura pour point de départ mon roman. L’idée n’est pas de faire une simple transcription pour la scène de l’histoire de Nos échoueries, mais plutôt de le faire voyager en le soumettant à différentes tensions. Entre autres: les perceptions des différents collaborateurs au projet, dont la sublime Josée Laporte, qui en signera la mise en scène (elle préfèrerait sans doute que je parle de mise en espace, j’aurai l’occasion d’expliquer pourquoi), ainsi que le GRAND Pascal Beaulieu, avec qui j’ai déjà eu la chance de travailler à quelques reprises lors de lectures publiques (j’ai d’excellents souvenirs de ces collaborations ponctuelles, il m’a même déjà fait chanter un chapitre de Nos échoueries sur un air de blues!), qui s’attardera pour sa part à l’environnement sonore de l’oeuvre. Mon travail d’écriture (et/ou de réécriture) devra tenir compte des préoccupations de chacun, des lieux qui l’accueilleront, des sons, des corps… De mes préoccupations, aussi, et sans doute du travail des comédiens qui seront invités à se joindre au projet.

Nous donnerons de la chair à Nos échoueries. Il y aura du corps dans ces mots. Y a-t-il quelque chose de plus enthousiasmant?


Nuage critique


Nous sommes cinq à dormir au salon. C’est à dire que les chiens dorment, le chat ronronne, mon plus vieux s’est enfin assoupi – le pauvre semble avoir une otite, une sinusite, et tout le bataclan – et moi, j’essaie de me convaincre de me rendormir.

En attendant, je me suis amusé un peu avec un générateur de nuages de mots qu’on trouve sur le net. Je l’ai fait travailler à partir des critiques de Nos échoueries.

Je trouve que c’est un beau nuage critique. Je vais le laisser m’intoxiquer. Peut-être qu’il m’aidera à retrouver le sommeil.

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Ah, tiens. Pour lire le texte original: Nos échoueries dans les médias.


Pierre Saint-Pierre & piano


Me suis amusé à agrémenter ma lecture précédente d’un accompagnement de piano. Même si c’est plutôt sommaire, ça habille un peu la chose – sans, j’espère, la déguiser. La nouvelle version peut être écoutée sur cette page de mon site Internet.


Le refus du banal


Je viens de saisir quelque chose. M’en souvenir.

Souvent, on m’interroge à propos de la présence de la poésie dans ce que j’écris. Chaque fois, je réponds que je ne cherche pas à écrire de la poésie, que ça vient comme ça. Et c’est vrai. Écrire me semble indissociable d’écrire comme ça.

Cela dit, il y a autre chose que je n’arrivais jamais à expliquer… Car il est vrai qu’il y a dans ce que je fais un travail poétique. Jamais je n’ai dit que Nos échoueries s’était écrit tout seul. Il est vrai que je veux écrire ainsi. Que l’image soit forte, si je réussis. Que l’émotion émane du mot, déjà. Que le texte soit chargé de sens, mais aussi surchargé, amplifié. J’en prends d’ailleurs conscience dans le travail de mon nouveau roman. Les premières ébauches, mêmes retravaillées, manquent de ces couches qui me rendent l’écrit intéressant.

Mais pourquoi est-ce si important? Ne pourrais-je pas me contenter d’écrire des histoires simplement lisibles?

Le motif? Quel est mon motif?

Voilà ce que je crois avoir compris. J’ai compris que le moteur de mon travail est le refus du banal. Qu’une phrase ne peut pas être là simplement pour être là, ou alors pour être utile. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’écrire des dialogues me pue au nez. Parce que ceux que j’écris me choquent par leur banalité. Et parce qu’il me semble toujours plus juste de faire comprendre les choses autrement.